Présentation historique
L’abbaye de Chalais est fondée en 1101 par saint Hugues de Châteauneuf, évêque de Grenoble. D’un simple ermitage abritant deux ou trois moines, « les ermites de Chalais », son domaine va s’étendre notamment grâce à des dons de terres. Les moines de Chalais pratiquent la règle de Saint Benoit et vivent séparés du monde, unis par la prière.
Ce monastère, proche de la Grande Chartreuse, peine à se faire connaître, mais sa prospérité et l’augmentation constante de ses moines, vont lui permettre d’accéder au titre d’Abbaye en 1125 par une bulle du pape Honorius II.
En 1142, quelques moines de Chalais furent appelés par l’évêque d’Embrun pour renforcer une petite communauté installée en 1130 dans une chapelle dédiée à Saint-Marcellin à Boscodon. Ils se rapprochent également de l’abbaye d’Albeval. L’Ordre de Chalais était né, suivant la règle de Saint Benoît. L’abbaye de Chalais devint Chef d’Ordre. En 1148 apparaît alors la première charte de charité chalaisienne.
En 1230, l’abbaye compte une quarantaine de moines et de frères convers, 20 ans plus tard elle n’en compte plus que sept. On assiste alors à une lente agonie qui amène Chalais à des tentatives infructueuses d’union à l’abbaye cistercienne de Bonnevaux (1162-1175), puis avec les abbayes bénédictines Saint-Theudère de Saint-Chef (1250-1285) et Saint-Pierre de Vienne (1285-1303).
En 1303, l’évêque de Grenoble remet le monastère ruiné et dans un état pitoyable, aux chartreux. Chalais devient donc un monastère cartusien autonome et trouve une prospérité relative, ses ressources restant toujours modestes.
À partir de 1562, les bâtiments souffrent des guerres de Religion et de la mise à sac par les troupes protestante. Chalais n’a pas les moyens de relever seules ses ruines et perd son autonomie. Le chapitre général de 1582 l’unit à la Grande Chartreuse, qui en fit une maison pour vieillards malades. Les bâtiments conventuels sont incendiés et l’église en partie démolie. Les chartreux réussissent cependant à sauver le chœur, le transept et une travée de la nef. Pour clore l’entrée ouest de l’église, ils élèvent au XVIIIe siècle un porche et un clocher de style cartusien. Malgré les travaux entrepris, le nombre des religieux diminue sans cesse : il n’en restera plus que cinq à la Révolution.
Le 13 février 1790, l’Assemblée constituante prononce l’abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. Les moines se dispersent un an plus tard. Vendu comme bien national, le monastère désaffecté passe entre les mains de familles dauphinoises qui vont tout faire pour le sauvegarder (1792-1844). En 1844, le père Lacordaire décide d’y établir le premier couvent d’études de l’Ordre dominicain. Au moment des lois de séparation, le domaine revient à une famille qui le remet en 1961 aux mains des moniales dominicaines d’Oullins.
Chalais aujourd’hui
Les moniales dominicaines d’Oullins s’installent à Chalais en 1963 et entreprennent la construction d’un nouveau monastère sur les ruines de l’ancien. Les difficultés financières sont innombrables ! En 1966, les moniales de Chinon viennent leur prêter main forte et la fusion se réalise entre les deux communautés. Grâce à la biscuiterie, elles procurent un travail rémunéré plus stable. La communauté (13 moniales) continue et accueillent pèlerins ou randonneurs dans leur hôtellerie.
Site internet : https://www.chalais.fr