L’abbaye de Boscodon, au cœur d’une magnifique forêt

Présentation historique

Située à 1150 m d’altitude dans la forêt d’exception de Boscodon, au-dessus du lac de Serre-Ponçon, l’abbaye de Boscodon domine les rives de la Durance.

Une archive de 1132 mentionne la présence de quelques ermites, autour de la chapelle Saint Marcellin. Leur domaine est issu d’une donation du seigneur des lieux, Guillaume de Montmirail. Les moines vivent de l’élevage et de l’exploitation du bois. Cette communauté se tourne logiquement vers la Provence en rejoignant la vallée de l’Ubaye via le col de la Rousse. Le prieuré du Laverq fondé en 1135 dans la haute vallée du Grand Riou de la Blanche, devient la première fille de Boscodon.

En 1142, l’évêque d’Embrun fait appel aux moines de Chalais pour venir renforcer cet ermitage. Guigues de Revel est désigné pour diriger ce groupe de religieux. Ce moine bâtisseur est un abbé hors pair : maître d’œuvre et maître spirituel, il va diriger la construction de l’église abbatiale. Il est la figure la plus marquante de l’Ordre de Chalais et l’abbaye de Boscodon est son œuvre la plus achevée et la plus prospère. Sa gestion est exemplaire : l’abbaye jouit de ressources considérables en bois, pâturages, troupeaux et vignes.

L’Ordre de Chalais constitué du monastère de Chalais, des abbayes de Boscodon, Laverq et de l’abbaye d’Albeval essaime très vite avec la fondation de l’abbaye de Prads/Faillefeu en 1157. Située dans la haute vallée de la Bléone, cette abbaye entre parfaitement dans le contexte « chalaisien » : isolée, en pleine montagne, elle est au cœur d’une belle hêtraie. Elle est aussi une ouverture vers la Provence, et constitue une halte sur le chemin des transhumances hivernales des troupeaux.

Le bois est acheminé par flottage vers le sud sur la Bléone qui se jette dans la Durance. Rapidement, un nouveau prieuré est bâti à Paiherols sur la commune des Mées dans la vallée de la Durance pour assurer une halte importante sur cette voie fluviale.

La donation de Lure à l’Ordre de Chalais constitue en 1157 le deuxième événement majeur dans le développement premier de l’ordre monastique. Guigues de Revel devient abbé de Lure et il fonde Clausonne et Clarescombes.

En 1303, Chalais, la maison mère, tombe aux mains des Chartreux. Boscodon ne devient pas chef d’ordre mais les abbés signent leurs actes : “abbé de l’Ordre de Boscodon”. Quand la crise secoue l’ordre tout entier, Boscodon réussit à survivre jusqu’en 1408 mais, trop isolée, elle s’affilie alors à l’abbaye bénédictine de Saint-Michel-de-la-Cluse en Italie jusqu’en 1431, puis redevient chalaisienne.

En 1585, les troupes protestantes de Lesdiguières s’emparent de Boscodon et l’incendient. Les moines désertent l’abbaye.
En 1601, Abel de Sautereau, un abbé commendataire, reprend en main la vie du monastère : il rétablit une règle et l’abbaye connaît un véritable renouveau. Après sa mort, elle subsiste tant bien que mal une centaine d’années pour être finalement supprimée en 1769 au moment de la commission des Réguliers.
À la Révolution française, ses bâtiments sont vendus comme biens nationaux et transformés en locaux d’habitation et d’exploitation agricole. Plusieurs familles vivent dans l’église et l’aile des moines jusqu’à la naissance de l’association des amis de l’abbaye de Boscodon en 1972.

Abbaye de Boscodon (Hautes Alpes)

Boscodon aujourd’hui

L’association propriétaire achève la restauration du bâti monastique en 2012 : l’abbaye retrouve sa forme quadrangulaire d’origine. Visites, ateliers, musée, spectacles vivants, conférences, expositions, stages artistiques attirent chaque année plus de 60 000 visiteurs. Elle est aussi redevenue un lieu de vie communautaire et un lieu de prière puisque deux frères dominicains y vivent à l’année.

Site internet : https://www.abbayedeboscodon.eu

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